Activités de l’EST/NOTRE-DAME DU CHÊNE
COMPTE RENDU RECOLLECTION 17 mars 24
A quelques jours du printemps et par un temps mi-figue mi-raisin, les Montfortains du Centre Est ND du Chêne se réunissaient dans le Doubs dans la petite commune de Sancey le Long (25 430). Quarante bourguignons, francs-comtois et alsaciens se retrouvaient à la Maison d’Accueil Sainte Jeanne Antide où les Sœurs de la Charité nous offraient un premier moment de convivialité d’arrivée composé notamment de café et de brioche.
Ainsi revigorés après une longue route pour certains, nous nous mettions ensuite à l’attentive écoute de notre prédicateur pour cette journée d’approfondissement de notre foi.
Le Père Philippe JEANNIN, Frère Dominicain, connu dans les médias et actuel Chapelain du Sanctuaire du Mont Sainte Odile en Alsace (Bas-Rhin) nous délivrait un enseignement sur le thème de notre 75ème Pèlerinage à Lourdes : « que l’on vienne en procession en famille ». Sa présentation s’articulait tout d’abord autour de la notion de VENIR – QUE L’ON VIENNE avant d’aborder les références dans les textes ainsi que les aspects historiques et actuels de LA PROCESSION.
La demande de Marie à Bernadette DE VENIR en procession est très explicite. Il ne s’agit pas d’une invitation mais plutôt d’une injonction voire d’un ordre. Alors que Marie est plus délicate avec Bernadette : « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici… » qui dira qu’elle a eu le sentiment d’exister.
Marie préfèrera passer par Bernadette pour donner cet ordre. Cette dernière ne va pas filtrer comme les prêtres. Elle est une jeune fille de tempérament ; elle tiendra tête au préfet ou encore à l’évêque.
Et moi ? est-ce que j’ai l’appel de Lourdes ? Pourquoi j’y vais ? Est-ce une habitude qui s’enrichit chaque année ? Qu’est-ce qui vibre en moi ? Qu’est-ce que cela m’évoque ? Il est bien aussi de s’y laisser surprendre ; par exemple pour les hospitaliers accepter un changement de service en accueil.
Je peux venir en pèlerinage à Lourdes par habitude, mais je reste disponible au changement. D’où viennent ces résistances au changement ? et à quoi cela nous mène-t-il ? … Par ce changement, nous pouvons nous laisser surprendre par la grâce de Lourdes. Car VENIR est le fait d’entrer en mouvement : je bouge, je quitte mon chez moi qui me fait entrer dans un mouvement, une surprise, une histoire. Lourdes permet de progresser dans la foi, dans la charité, dans l’espérance. On en revient toujours enrichis, reboostés, et ceci du fait que l’on a osé.
Dans le Nouveau Testament, le mot venir, la notion de déplacement, est utilisé à de nombreuses reprises. De nombreux exemples étaient cités, dont les mages venus d’Orient, et la femme qui à l’occasion d’un enseignement de Jésus « vint par derrière pour toucher son manteau ». Certains venaient donc discrètement, avec leur petite histoire secrète, voir Jésus.
Aujourd’hui, nous sommes exactement le même public allant à Lourdes que celui qui allait voir Jésus.
Mais Jésus fait également venir à lui ses premiers disciples : « venez et voyez ». Il appelle les disciples mais également les petits enfants : « laissez venir à moi les petits enfants ».
Or, venir à lui n’est pas très simple. Les textes peuvent ne pas sembler très rassurants ; dans Matthieu 16,24 : « si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive » ; Jésus nous dit encore : « nul ne peut venir à moi si le Père ne l’attire »
Se renier soi-même : on ne le peut pas ; mais cela veut dire se mettre en parenthèse, le Seigneur est le plus important, et non pas moi.
Puis en guise d’introduction à la discussion sur la notion de PROCESSION, le Père Jeannin nous donne lecture du chapitre 6 du 2ème Livre de Samuel. Il s’agit du récit le plus complet que nous ayons d’une procession dans l’Ancien Testament. David fait entrer l’Arche de Dieu à Jérusalem. Il est précisé qu’il y avait des chants (dont les psaumes) et des danses durant ces processions.
Les processions historiquement connues se déroulent tout d’abord à Jérusalem, non plus en mémoire de l’Arche mais en mémoire de la Passion et de la Résurrection du Seigneur. Débutera ainsi le Chemin de Croix dans les rues de Jérusalem. De même il existe le récit d’une riche femme au 4ème siècle : Egérie (ou Etheria) qui entrepris plusieurs voyages à Jérusalem et qui décrira les processions. En Occident, la pratique des processions va être importée à partir du 4ème siècle par l’Évêque MAMERT de Vienne qui instituera les rogations (NDR : processions qui se célébraient trois jours avant l’Ascension). Puis au Moyen-âge les processions prendront encore plus de place au moment de la Contre-réforme ; les processions mariales et eucharistiques sont relancées dans les rues. Chaque grande fête religieuse sera également accompagnée d’une procession, de même que les fêtes de demandes de protection comme par exemple contre les maladies, les incendies, etc… La procession festive des rameaux se met ainsi en place, tout comme le chemin de croix, la Fête-Dieu, l’Ascension. Des processions se tiendront encore lors d’une victoire, d’une visite d’un prince, le couronnement d’un roi, à la demande de corporations de métiers (boulangers, bouchers, imprimeurs, etc…). De plus, les processions sortiront de l’enceinte de l’église et s’élargiront dans les rues ; les rues étaient occupées par les processions.
On constate de nos jours que les manifestations corporatistes sont une évolution des processions des corporations d’autrefois. Ces processions se vidant de leur sens religieux vont devenir des manifestations de revendications salariales corporatistes.
Dans l’Église il reste aujourd’hui quelques processions comme par exemple celle du Vendredi Saint, la Veillée Pascale.
Après une première matinée studieuse, la pause déjeuner permettait de relâcher nos méninges et de savourer l’excellent repas servi par les souriantes, serviables et internationales sœurs de la Charité.
Rassasiés, le Père Jeannin poursuivait son exposé dont nous n’en perdions pas non plus aucune miette. Il développait ensuite le lien qui existe entre PROCESSION et PELERINAGE.
Une procession est un pèlerinage en résumé. En pèlerinage, nous sommes un peuple, une seule famille qui prie en marche. Nous avons quitté notre quotidien pour entrer dans une autre dimension libératrice durant plusieurs jours ; nous aurons vécu une traversée de quelques jours qui nous aura enrichie. Durant ce pèlerinage, nous allons changer de l’intérieur, nous laisser porter par la prière et la méditation, et laisser la grâce agir en nous. Nous y rencontrons Celui qui est le Chemin la Vérité et la Vie. Pourquoi venons-nous en pèlerinage ? … pour y être guéri. Matthieu 1,45 : « et l’on venait à lui de toutes parts » pour être guéri. Mais ce n’est pas Lourdes qui nous sauve, mais c’est notre foi. Nous venons donc à Lourdes pour y être guéris physiquement (parfois de façon spectaculaire) ou intérieurement, mais également pour y être enseignés. Nous y allons pour écouter la bonne nouvelle. Dieu nous parle à Lourdes, par sa parole, mais également par le message de Lourdes, à travers une personne, un échange, un témoignage, le silence dans la chapelle d’adoration. Enfin nous nous rendons également à Lourdes pour y servir. Toute rencontre avec l’autre passe par l’oubli de soi (Matthieu 25 jugement dernier).
Puis au retour du pèlerinage, de quoi vais-je témoigner ? partager ? nous interroge frère Philippe. Afin de ne pas perdre la grâce de ce pèlerinage, il nous faut l’entretenir par divers moyens tout au long de l’année et laisser faire le travail de l’Esprit Saint en nous.
Le frère Philippe était chaleureusement applaudi pour cet enseignement riche, intense et documenté.
Après quelques considérations pratiques concernant notre prochain pèlé et notre prochaine journée d’amitié, nous nous quittions en fin d’après-midi dans la joie de nous revoir très prochainement.
Bernadette KUENEMANN
pour le Centre Est ND du Chêne.
HOMMAGE AU PERE OLIVIER MAIRE
« Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang… » « Chaque fois en effet que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne« (1 Co 11, 26). Avec ces paroles, saint Paul rappelle aux chrétiens de Corinthe que la « cène du Seigneur » n’est pas seulement une rencontre conviviale, mais également – et surtout – le mémorial du sacrifice rédempteur du Christ. Sacrifice rédempteur par amour.
Dans cet esprit de sacrifice, il ne peut nous échapper un autre sacrifice au nom de la charité et de l’amour du prochain : celui du Père Olivier Maire assassiné le 9 août 2021 par celui-là même, demandeur d’asile débouté et auteur de délit, qu’il avait accueilli, par bonté, dans la charité du Christ, en la communauté montfortaine de St Laurent sur Sèvre et dont il était le supérieur provincial de France. De Saint Matthieu : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » ou encore : « J’étais étranger et vous m’avez accueilli ». La charité, l’accueil, la simplicité, la disponibilité étaient parmi les vertus du Père Olivier.
Jusqu’au sacrifice de sa vie, il a témoigné d’une existence à la densité rare autant dans son cursus de formation que dans son parcours missionnaire.
Sa route vers le sacerdoce passait par le sanctuaire de Notre Dame du Chêne où il prononçait sa profession perpétuelle le 9 septembre 1989. Aussi, en ce 11 juin, fête du Très Saint Sacrement, nous avons souhaité lui rendre témoignage pour tout ce qu’il nous a apporté en lui consacrant cette journée de pèlerinage à contenu profondément spirituel.
A l’initiative du centre Est-Notre Dame du Chêne du Pèlerinage montfortain, avec la collaboration enthousiaste des Missionnaires de La Salette, chapelains du site et des très dévoués « Amis de Notre Dame du Chêne », la journée s’ouvrait par le dévoilement d’une plaque sur l’Espace Sanctuaire suivi de la célébration eucharistique présidée par le Père Paulin, supérieur provincial des Montfortains de France, en présence des parents et de la famille du Père Olivier entourés d’une assemblée aussi nombreuse qu’émue et priante, dont une imposante délégation du centre Est Notre-Dame du Chêne de l’AMPH et de membres du Conseil provincial.
Dans son homélie, le Père Paulin s’est attaché à faire référence aux réflexions et conceptions de l’Eucharistie telles que ressenties et manifestées par le Père Olivier. Reflets de la Spiritualité de St Louis-Marie de Montfort.
Monseigneur, Jean-Luc Bouilleret, archevêque du diocèse de Besançon, avait manifesté sa volonté de marquer cet événement, de sa présence. Aussi, l’après-midi, après la récitation du chapelet, le salut et la bénédiction du Saint Sacrement, d’une présentation de la vie et de la spiritualité de St Louis-Marie de Montfort et de la présence montfortaine dans le Monde, il procédait au dévoilement de la plaque « ex-voto » située à l’intérieur de la chapelle.
De la prière à Notre-Dame du Chêne, en conclusion de cette cérémonie :
« Dirige nos pas vers les petits, les pauvres, les malheureux. Unis-nous au service de nos frères affamés, pourchassés, persécutés ».
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (St Jean -15-13)
A Jésus par Marie. François Simon
Journée d’amitié
Notre journée d’amitié du dimanche 12 juin 2022 a eu lieu au Mont Sainte-Odile (67) accompagnée d’un temps très ensoleillé.
Ce fut un bon groupe d’une cinquantaine de personnes qui a participé à la célébration dominicale à la basilique du sanctuaire avant de partager un copieux repas puis d’assister à une visite guidée du site.
La prochaine JDA est prévue le dimanche 11 juin 2023 sur le site ND du Chêne (25) qui, du fait de la Fête du Saint Sacrement sera organisée sous forme de pèlerinage pour le père Olivier Maire. Le père Paulin, provincial de France des Montfortains est invité et sera le président du dit pèlerinage du 11 juin. A l’occasion de cette journée il sera procédé au dévoilement d’un ex-voto et d’une plaque sur l’esplanade à la mémoire du père Olivier Maire.
Assemblée générale
Notre AG s’est tenue le dimanche 27 novembre 2022 en son lieu habituel à savoir au foyer Sainte Anne – La Marne (25).
L’instance nationale était représentée par Christophe Drouin, responsable national des hospitaliers et membre du comité de direction et de coordination.
Outre les obligations statutaires et la célébration religieuse, nous avons pu revivre des moments de l’année écoulée au travers d’un diaporama concocté avec humour et précision par notre futur ex-secrétaire et trésorier François Simon assisté de son épouse Mireille. Ces derniers souhaitant transmettre leurs fonctions après de nombreuses années passées au service du pèlerinage montfortain. Ils ont été chaleureusement applaudis par l’assemblée.